Retour sur les « Rencontres Santé Société Georges Canguilhem » de l’automne 2019 à l’Université de Strasbourg
Les 11 et 12 octobre 2019, Euro Cos Humanisme & Santé proposait pour ces 28èmes Rencontres Santé Société Georges Canguilhem, de réfléchir sur la « Responsabilité individuelle et le responsabilité collective en santé ».
Une fois encore des étudiants de toutes disciplines, des professionnels et des universitaires, se sont retrouvés autour d’un thème de santé public, au combien d’actualité.
Les communications ont été appréciées et les intervenants ont enrichi nos réflexions comme chaque année.
Résumé de la conférence introductive de Marc Michel, philosophe :
Le thème que nous avons retenu cette année résonne de façon singulièrement forte en raison de la situation globale qui est la nôtre. D’un côté, en effet, ne voit-on pas surgir le risque majeur d’une montée affirmée de l’individualisme, si propice à l’irresponsabilité individuelle et, de l’autre, la tendance observée depuis plusieurs décennies d’un désengagement progressif de l’Etat si propice à l’irresponsabilité collective ? La santé se trouve ainsi comme prise en tenaille entre deux mouvements qui, loin de s’opposer, se confortent l’un l’autre. Ils partagent étonnamment l’affaiblissement de la primauté du bien commun et, partant, la difficulté à y référer l’exercice exigeant de la solidarité.
L’individu privilégie ce qu’il croit être son intérêt immédiat et la puissance publique, par rareté des moyens ou par renoncement à établir de vraies priorités, n’arrive pas à arbitrer les nécessaires investissements à consentir. Au cours de cette session, nous aurons à comprendre cette transformation qui affecte en profondeur le système de notre modèle social en alimentant les peurs susceptibles de l’aggraver encore. Cependant, comme souvent en pareille situation, n’avons-nous pas à chercher comment susciter un sursaut de conscience seul capable de générer de nouveaux équilibres ? N’avons-nous pas un intérêt commun, de l’un à l’autre, d’un bout à l’autre de notre si fragile planète, à reconnaître qu’il ne saurait y avoir de sécurité sanitaire durable sans mise en oeuvre concrète d’une authentique solidarité ?
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